Conteville, 1000 ans d’histoire au coeur de la normandie...

Conteville, ce petit village normand niché sur les bords de Risle, cache bien son jeu mais dévoile à qui s’y intéresse un passé remarquable.

Tout commence en 911, quand Rollon obtient la Normandie du Roi de Francie afin de mettre fin aux raids vikings. Le premier comte des normands, à l’origine de la lignée des ducs de Normandie, s’octroie alors les domaines les plus stratégiques, qu’il nomme Comitis Villa... littéralement le domaine du comte.

Après Rollon, des personnages hors normes marqueront Conteville et la Normandie de leur empreinte : Guillaume le Conquérant, Odon de Bayeux, Herluin de Conteville, Arlette de Falaise, l’Abbé Rever, Paul Toutain alias Jean Revel, Francis Mouchet.

Du Moyen âge à nos jours, c’est un peu de leur histoire à travers celle de Conteville, que nous vous invitons à découvrir...

LE MOYEN-ÂGE

Conteville et Guillaume

Conteville (Comitis Villa), une terre sûre pour guillaume

Vers 1030, Robert le Magnifique, duc de Normandie, décide d’épouser pour des raisons politiques, la sœur du roi du Danemark et de Norvège. Dès lors, ce mariage l’oblige à se séparer de sa tendre compagne Arlette, qui n’est autre que la mère de celui qu’on nommera par la suite Guillaume le Conquérant.
Il prend donc soin de la marier avec un de ses plus fidèles et estimés fonctionnaires, le vicomte Herluin, grand propriétaire de terres à Conteville*. De ce mariage, naîtront plusieurs enfants dont les célèbres Odon et Robert.

A la mort de son père Robert le Magnifique en 1035, Guillaume, qui n’a que 8 ans, devient duc de Normandie. Il subit alors une période de forte instabilité : des guerres éclatent entre les principales familles baronniales ; des châteaux se dressent contre lui dans le duché ; certains de ses proches, de ses tuteurs et de ses protecteurs sont assassinés.

Pour protéger le jeune duc, ses partisans dont Herluin et Arlette, décident de le faire vivre dans la clandestinité et de le cacher chez des paysans de la région, notamment dans l’excavation “La Fosse Glame“ à Berville-sur-Mer, aujourd’hui disparue.

Guillaume développe dès lors des liens très forts avec sa famille maternelle, notamment avec ses demi-frères Odon et Robert qu’il couvre d’honneurs et de terres.

Au Moyen-Age, Conteville est appelé Comitis Villa (le domaine du Comte) en raison de son attribution à Rollon, 1er comte des Normands et à l’origine de la dynastie des ducs de Normandie. C'est un domaine doté d'une forteresse et administré par Herluin pour le duc de Normandie. Située en lieu et place de la mairie (ancien presbytère), la motte castrale de Conteville à l’époque d’Herluin avait des dimensions conséquentes (93 X 68 m) et était entourée de fossés profonds et de retranchements de plus de 8 mètres de hauteur. Son donjon était situé au sud, très près de l’église actuelle.

Guillaume, pas si bâtard...

Arlette est la fille d’un chambellan ducal. Remarquée à Falaise par le duc Robert le Magnifique, elle devient sa frilla (épouse more danico) et lui donne un fils, Guillaume, né vers 1027.

Le mariage more danico (en latin à la manière danoise), désigne une union sans cérémonie religieuse suivant le mode polygame des vikings implantés en Normandie dès 911. Leur conversion au christianisme, inégale selon les régions, ne les empêche pas de perpétuer cette pratique comme il est d’usage en Scandinavie et en Islande.

À la différence des chrétiens et de l’Église qui considèrent les enfants des frilla comme des bâtards, les normands eux, les perçoivent comme parfaitement légitimes. C’est donc en raison de son more danico avec Arlette que le duc de Normandie, Robert le Magnifique, désigne son jeune fils Guillaume comme son successeur en 1035.

Mais, au fil du temps, le mariage chrétien est idéalisé. Dans les biographies qui paraîtront dès le XIIème siècle sur Guillaume, les historiens le nommeront “le Bâtard“ sans qu’il ait été désigné ainsi de son vivant, même si ses origines ont parfois été sujettes à controverse.  

Après cinq générations de ducs depuis Rollon, Guillaume, sera le premier à rompre avec cette tradition scandinave en épousant Mathilde de Flandre en 1052, sans avoir eu ni frilla, ni enfant bâtard.

De puissants contevillais

Avec Guillaume, Conteville s’enrichit

En 1047, après de longues années passées à déjouer les complots, Guillaume qui n’a que 20 ans, défait les rebelles à Val-ès-Dunes, près de Caen, grâce à l’aide du roi de France.

Le jeune duc reprend alors le contrôle de la Normandie et en fait un duché puissant en plaçant des hommes de confiance, notamment ses demi-frères contevillais aux postes clés. Ainsi, le très important et lucratif évêché bayeusain est confié à Odon, qui financera la poursuite de la construction de la cathédrale de Bayeux. Robert, quant à lui, reçoit le comté de Mortain, une zone stratégique frontalière du duché de Bretagne, du comté du Maine et de la seigneurie de Bellême.

Guillaume accroît sa puissance en épousant Mathilde de Flandre. Cette union soude une alliance entre les deux plus riches et influents duchés du nord de la France. Ainsi, craignant le duc de Normandie, le roi Henri 1er veut limiter l’expansion de son vassal à partir de 1052.

Il décide alors d’envahir la Normandie mais échoue à deux reprises. Le duché Normand échappe dès lors à son influence.
En 1066, le roi d’Angleterre Édouard le Confesseur meurt sans héritier. Guillaume, à qui Édouard aurait promis la couronne, entend bien faire valoir ses droits. Mais Harold Godwineson monte sur le trône à sa place. S’estimant floué, le duc de Normandie envisage alors une invasion.

Durant les six premiers mois de l’an 1066, Guillaume s’emploie à convaincre les barons du duché de le soutenir dans son entreprise. Odon lui promet 50 navires et Robert 70, sur une armada qui en compte un millier. Tous deux accompagnent leur demi-frère dans sa conquête de l’Angleterre en 1066 avec 2 500 cavaliers, 5 000 chevaux et 10 000 hommes. Ils occuperont après la bataille d’Hastings, une place particulièrement importante dans le gouvernement du royaume d’Angleterre.

Mais en 1083, Odon de Bayeux abuse de son pouvoir pour assouvir ses ambitions papales. Guillaume intervient et l’emprisonne à la Tour de Rouen. Il ne le libère qu’en 1087, sur son lit de mort, grâce à l’intervention de leur frère Robert.

Odon passe les dernières années de sa vie dans son diocèse de Bayeux qui a souffert de ses années d’emprisonnement. Il meurt d’une maladie foudroyante en janvier 1097 à Palerme (Sicile) sur le chemin de la Terre sainte.

Robert, quant à lui, se verra confier par Guillaume le Conquérant la mission de distribuer son trésor à ses fils et à des maisons ecclésiastiques. Il meurt en 1090.

Robert et Odon, de très puissants seigneurs

Afin d’administrer le pays qu’il vient de conquérir, Guillaume ordonne un inventaire de l’Angleterre, inscrit sur le Domesday Book. On y retrouve ainsi, les possessions de Robert et d’Odon, ses demi-frères contevillais.

Concernant Robert, il y est noté 973 seigneuries réparties dans 18 comtés, rapportant 2100 £ par an. Robert domine féodalement le sud-ouest : Cornouailles, Devon, Dorset, Somerset... Il possède également des terres dans le Northamptonshire, le Yorkshire et le Sussex, un comté d’une grande importance stratégique et économique.

Odon, quant à lui, possède de vastes territoires dans toute l’Angleterre (dont la ville de Douvres et le Kent). Il totalise 439 seigneuries dans 22 comtés qui d’après le Domesday Book lui rapportent plus de 3 240 £ par an. Il est donc, avec son frère Robert, le plus riche des seigneurs du royaume d’Angleterre.

ODon, commanditaire de la tapisserie de bayeux...

De nombreuses hypothèses ont été émises sur la paternité de la Tapisserie de Bayeux. Mais selon les historiens, Odon aurait été le seul à pouvoir financer une œuvre aussi considérable. Par ailleurs, la mise à l’honneur de l’évêché de Bayeux sur la tapisserie conforte cette hypothèse :

  • Les vassaux d’Odon sont nommés alors qu’ils n’ont eu qu’un rôle mineur.
  • Bien que les sources historiques situent le serment de fidélité d’Harold Godwineson à Bonneville-sur-Touques ou à Rouen, la tapisserie le situe à Bayeux.
  • Enfin, le rôle d’Odon à Hastings est particulièrement mis en avant sur la tapisserie alors qu’il est à peine mentionné ailleurs.

Herluin, le bâtisseur

Herluin de Conteville, de la légende à l’histoire

Herluin fonde l’abbaye de Grestain en l’an 1050. Si la légende veut que cette décision ait été prise après un songe, la raison en est davantage politique et religieuse.

En effet, au Moyen âge, la fondation des monastères reste le privilège exclusif des familles nobles les plus puissantes du duché.

En fondant l’abbaye de Grestain, Herluin légitime un nouvel ordre des choses initié par Guillaume afin d’élever ses favoris.
Dans un premier temps, la donation fondatrice d’Herluin est assez faible. Mais, à la fin de sa vie, jouissant d’une éminente position au sein du duché, il dote l’abbaye de plus de 200 acres de terres, avant de s’y retirer pour y finir ses jours.

Après 1066 et la conquête de l’Angleterre, l’abbaye bénéficie d’exemptions sur les droits de transport transmanche et sur l’impôt ducal : des revenus qui équivalent alors à ceux de l’abbaye Saint-Étienne de Caen, la propre fondation du Conquérant. à l’époque, ces faveurs indiquent combien l’abbaye fondée par Herluin est portée en haute estime.

Ainsi, au fil du temps, l’abbaye prospère. Robert de Mortain et son épouse Mathilde, puis leur fils Guillaume, enrichissent le domaine à leur tour en le dotant de riches terres anglaises. A la fin du XIIème  siècle, l’abbaye prélève des taxes sur des foires, des salines, des moulins. Elle possède des terres, des manoirs, des églises dont Saint-Léonard de Honfleur et des prieurés, soit un domaine de 5 830 hectares.

Une triste fin après 700 ans d’histoire

De 1050 à 1790, quarante-cinq abbés se succèdent à Grestain. A partir du XVIème siècle, ils ne sont plus élus par les moines mais désignés par la couronne. Bien qu’ils ne résident plus à Grestain, les abbés perçoivent encore les deux tiers des revenus de l’abbaye, déjà largement amputés après la perte des domaines anglais depuis la guerre de Cent Ans.

De trente-deux moines au XIIIème siècle, l’abbaye ne compte alors plus que trois religieux vers 1750. Faute de revenus suffisants, elle décline et tombe en ruine. Louis XV ordonne alors la destruction de l’église et des bâtiments conventuels.

L’abbaye de Grestain possède encore aujourd’hui des bâtiments du XIIIème siècle avec des voûtes romanes (à gauche), dites en berceau et des voûtes gothiques (à droite) en forme d’ogive. Ce dernier procédé, répartissant mieux les pressions, supplantera l’architecture romane dès le début du XIIème siècle (protogothique) et permettra la construction d’édifices de plus en plus hauts.

Le rouleau des morts

Herluin de Conteville, Arlette, leur fils Robert, comte de Mortain, et son épouse Mathilde de Montgommery sont enterrés dans l’enceinte de l’abbaye de Grestain. La présence de leurs sépultures est attestée par le rouleau mortuaire de Saint Vital, daté de 1123. En effet, au Moyen Âge, la mort d’une figure de la communauté religieuse était inscrite sur des rouleaux mortuaires (longs parfois de plusieurs mètres) et transmis de monastère en monastère. Chaque abbaye, où passait le rouleau, ajoutait alors quelques lignes en hommage au défunt.

La paroisse de conteville

Une petite paroisse, mais une bien belle histoire

Même si la pratique du culte est plus ancienne, c’est à partir du VIème siècle, que la paroisse de Conteville entre dans l’histoire. C’est en effet à cette époque que Childebert 1er, alors roi des Francs de Paris, l’offre à l’évêché de Dol. Cette exemption, n’empêchera pas le domaine de Conteville de passer de mains en mains, appartenant tour à tour au domaine ducal (rattaché au royaume d’Angleterre) et à l’abbaye de Jumièges. La paroisse normande profite du dynamisme du duché et se développe. à partir du XIIème siècle, Conteville se dote d’une église à laquelle sont ajoutés un maître autel et un clocher au début du XVIIIème siècle.

En 1773, l’ancien presbytère de Conteville, bâti dans un endroit aussi humide que malsain, menace de tomber en ruine. Il est alors démoli par le curé de la paroisse, Nicolas Leclerc, qui se charge cinq ans plus tard, d’en faire construire un autre à ses frais. Il obtient l’autorisation des habitants pour prendre sur les biens communaux tous les matériaux nécessaires à l’élévation du presbytère, qui demeure aujourd’hui encore, un des plus beaux bâtiments de la commune.
En 1784, l’abbé Rever est nommé curé de Conteville. Dès lors, les Contevillais profitent de ses bienfaits et reconnaissent aujourd’hui encore ses qualités humanistes et sa grande générosité. En effet, maire de Conteville en 1790, Rever rachète le presbytère en 1796 et le lègue à la commune à son décès.

Les confréries de charité, une tradition locale

Créées à la fin du Moyen Âge pour encourager la pratique religieuse, les confréries se développent au XIVème siècle lors de la grande épidémie de peste noire qui ravage l’Europe en faisant 25 millions de morts. En effet, faute d’argent et de bras, les cadavres restent parfois plusieurs jours sans sépulture. De nombreuses confréries de charité voient alors le jour afin d’assurer gratuitement les inhumations pour les plus pauvres.  
Les confréries se développent grâce aux legs ou aux dons et accueillent en leur sein des hommes et des femmes de toutes conditions. Après avoir été interdites à la Révolution, elles sont finalement réintroduites. Après la Seconde Guerre mondiale, elles sont placées sous l’autorité du diocèse et intègrent les traditions locales.

Ainsi, les charitons continuent d’assurer les inhumations. Ils soutiennent les malades, aident les plus démunis, accompagnent les familles en deuil, préparent et animent la célébration... Héritage du Moyen âge, les confréries de charité ont subsisté jusqu’à nos jours principalement dans l’Eure, qui en compte cent-vingt-deux.

à Conteville, la confrérie du Rosaire a été créée en 1616. Après un arrêt de 5 ans à partir de 1870, elle est rebaptisée Charité du Saint-Sacrement en 1908 et continue d’œuvrer aujourd’hui encore.

La grande épidemie de peste noire de 1348 est considérée comme le début explosif et dévastateur de la deuxième pandémie de peste qui dura, de façon plus sporadique, jusqu’au début du XIXème siècle.
Les convois mortuaires étaient alors précédés d’un frère de charité qui faisait sonner les tintenelles et enjoignait aux vivants de s’écarter.

Les trésors de la paroisse

Au fil des ans, la paroisse de Conteville va se développer et se doter d’un joli patrimoine à l’image de la statue de la Vierge à l’enfant du XIIIème siècle ou encore du Don du Rosaire à Saint Dominique et à Sainte Catherine de Sienne, une œuvre datant du XVIIème siècle (restaurée en 2009) et qui orne aujourd’hui le chœur de l’église.

XVIIIème SIECLE

François rever, le bienfaiteur

Un curé pas comme les autres

Marie-François Gilles Rever est né à Dol-de-Bretagne le 8 avril 1753. Son père, un avocat au parlement de Bretagne, est aussi directeur des économats de l’évêché de Dol. Troisième fils de la famille, il est destiné à la prêtrise. Il étudie alors le latin et la rhétorique. Puis, à 17 ans, il entre au séminaire de Saint-Sulpice à Paris afin de se consacrer aux sciences dont l’engouement est général en ce siècle des lumières.

Après 5 ans d’études, les compétences de François Rever sont telles, qu’il supplée à l’enseignement des mathématiques et de la physique à Saint-Sulpice. Il y reçoit d’ailleurs son brevet de maître ès arts en 1775.

L’année suivante, il retourne au collège de Dol, mais en tant que professeur de philosophie et de physique, des matières qui à l’époque se confondent. En 1778, François Rever est ordonné prêtre par l’évêque de Dol qui finira, en 1783, par l’expédier à Saint-Samson sur-Risle, en raison de son goût prononcé pour éveiller ses élèves aux lumières, fait peu apprécié du clergé à l’époque.

Rever prend ensuite possession de la cure de Conteville qui compte 800 âmes et s’installe dans le presbytère, reconstruit 8 ans auparavant. En 1787, il est rejoint par son vicaire François Lefrançois Dumanoir avec qui il noue une amitié solide.

Des actes guidés par le cœur

Rever met un point d’honneur à faciliter la vie de ses paroissiens. Ainsi, profitant de ses connaissances en arboriculture, il crée une pomme issue de la Rouget de Dol. Cette pomme, appelée par la suite pomme Rever, est particulièrement appréciée des contevillais, en raison de ses propriétés de conservation exceptionnelles (cueillie en octobre, elle se conserve tout l’hiver, voire jusqu’en mai). De plus, propriétaire d’un pressoir pour le cidre, Rever en permet l’accès gratuitement. Toujours dans un esprit altruiste, notre abbé fait également creuser un puits au cœur de la commune, toujours en place aujourd’hui.

Dans un autre registre, il met à disposition de ses paroissiens une baignoire en cuivre pour la toilette afin qu’ils puissent avoir une hygiène correcte et ainsi une meilleure santé. Il fonde également un lit à l’hôpital de Pont-Audemer pour les contevillais les plus pauvres, refusant néanmoins que son nom soit mentionné au pied du lit afin de garder l’anonymat de son geste.

Le puits situé à proximité de l’épicerie du village est surmonté d’un monument financé par les contevillais en 1832, en hommage aux actions de l’abbé. En effet, profond de plus de 30 mètres, soit la même hauteur que le clocher de l’église, ce puits, appelé aujourd’hui fontaine Rever, a été d’une importance capitale pour le développement de Conteville, puisqu’il a permis d’alimenter facilement la population en eau potable jusqu’à l’arrivée de l’eau courante dans les foyers contevillais en 1948.

L’Exemption de Dol

L’exemption de Dol regroupait les paroisses relevant de l’évêché de Dol enclavées en Normandie de part et d’autre de l’estuaire de la Risle entre les diocèses de Lisieux et de Rouen :

  • Conteville
  • Le Marais-Vernier
  • La-Roque-sur-Risle et Saint-Samson-sur-Risle (aujourd’hui réunies sous le nom de Saint-Samson-de-la-Roque)

Cette situation particulière provenait d’une donation de Childebert Ier (fils de Clovis) à l’évêque de Dol, saint Samson, à la suite de son intervention miraculeuse autant que légendaire contre un serpent monstrueux qui ravageait la contrée. Plus sûrement, il s’agit sans doute d’un service rendu en politique.

Cette enclave ecclésiastique était administrée par un grand vicaire de l’évêque de Dol et perdura jusqu’à la Révolution française.

Rever et la revolution

L’abbé Rever, un politicien engagé

Dès 1789, la France connaît des bouleversements (ouverture des états généraux, proclamation du Tiers état comme Assemblée nationale, abolition des privilèges, adoption des droits de l’homme et du citoyen)... La Révolution commence.

En 1790, l’abbé Rever s’investit en politique en devenant maire de Conteville. L’année suivante, il est élu administrateur du tout nouveau département de l’Eure où il donne la plus grande satisfaction.

Lorsque la constitution civile du clergé est adoptée, elle est tout de suite condamnée par le pape puisqu’elle vise à vendre les biens du clergé au profit du royaume, privant ainsi les ministres du culte de leurs ressources traditionnelles. Dès lors, un ecclésiastique reçoit le même traitement qu’un fonctionnaire.
Ainsi, l’abbé Rever voit ses revenus baisser de 6 500 à 3 800 livres par an. Alors que la plupart des évêques font campagne contre cette mesure, Rever jure de la maintenir sans restriction.

Cette position lui vaut sans doute d’échouer à l’élection de l’évêque d’évreux. Qu’à cela ne tienne, Rever est élu député de l’Eure le 1er septembre 1791. C’est alors son fidèle ami le vicaire François Dumanoir qui, en son absence, fait le travail de deux prêtres sur la commune de Conteville.

En 1790, ne vote pas et n’est pas élu qui veut !

Pour être électeur, il faut, à cette époque, acquitter un impôt supérieur à 3 journées de travail d’un manœuvre et pour être éligible dans le département, l’impôt équivaut à 10 journées. Les 6 500 livres que rapporte le bénéfice de la cure de Conteville permettent donc à l’abbé Rever d’être choisi le 21 juin 1790, sixième et dernier représentant du tout nouveau Conseil du département de l’Eure.

La loi des suspects

La Terreur est à l’ordre du jour. Le Comité de salut public, le Tribunal révolutionnaire et, en province les représentants en mission, font peser sur le pays une véritable dictature, destinée à sauvegarder la République. La terrible Loi des suspects permet alors l’élimination impitoyable de tous les ennemis supposés de la République. Elle se retourne contre ses promoteurs lorsque prend fin cette tyrannie, le 28 juillet 1794, avec la décapitation de Robespierre.

Un abbé en prison

Après la fuite du roi stoppée à Varennes en juin 1791, la République est déclarée une et indivisible en septembre 1792. Dès lors, le mandat législatif de Rever prend fin, le laissant sceptique et désabusé.

En effet, alors que la crise économique s’amplifie, les guerres imposent de très lourds sacrifices. De plus, le monde politique se déchire à propos de l’exécution du roi, créant dans tout le pays des mouvements contre-révolutionnaires.

Finalement, Louis XVI est exécuté en janvier 1793. En septembre de la même année, c’est la Terreur et le temps des exécutions.
C’est alors que Rever est déclaré suspect par une ancienne connaissance de la législative, Jean-François Delacroix, qui connaît son esprit modéré et le sait peu à même d’approuver le gouvernement révolutionnaire. Rever est alors arrêté le 11 décembre 1793.

En prison durant 10 mois, notre abbé n’abdique pas malgré l’ordre de déprêtrisation générale et l’ombre de la guillotine. Il ne sera libéré que le 18 octobre 1794, soit 3 mois après la fin de la Terreur, grâce au soutien indéfectible des Contevillais et à leurs témoignages en sa faveur.

Durant la terreur, environ 500 000 personnes sont emprisonnées et approximativement 100 000 seront exécutées ou victimes de massacres, dont environ 17 000 guillotinés et 20 000 à 30 000 fusillés.

Rever, l’abbe savant

Un érudit au service de l’éducation

à sa libération, Rever demande à pouvoir rentrer à Conteville et loger au presbytère. Bien que déprêtrisé, il obtient gain de cause et rachète le bâtiment pour 4 500 frs. Il consacre alors son existence à la science.

En 1793, l’éducation est un droit, obligatoire et gratuit. En 1795, le Directoire nouvellement élu, poursuit la mise en place d’écoles primaires, d’écoles centrales départementales et de grandes écoles nationales.

En 1795, Rever crée l’école centrale d’évreux et prend en parallèle la direction de sa bibliothèque. Il dispense également les cours de physique, de chimie et d’arts mécaniques. Reconnu pour son érudition, François Rever devient un membre actif de plusieurs sociétés savantes à Rouen, Caen et Nantes. Et en 1798, il devient le premier président élu de la Société libre d’agriculture et de commerce de l’Eure.

Rever, en avance sur son temps, va plus loin dans l’éducation et débute des fouilles archéologiques au Vieil-évreux avec ses élèves. Il organise aussi des voyages d’observation dans le département. Mais la belle aventure de l’école centrale d’évreux se termine en 1803 avec la décision de Bonaparte, de la remplacer par une école secondaire, laissant l’Eure sans même un lycée.

Rever, un archéologue averti !

En 1801, Rever revêt l’habit d’archéologue et commence les fouilles au Vieil-évreux avec ses élèves. Il y consacrera le dernier tiers de sa vie et y brillera au point d’être considéré comme l’initiateur des recherches archéologiques en Normandie. Rever est en effet le premier dans la région à apporter à cette étude des méthodes scientifiques que par formation il utilise aisément :

  • Géométrie dans l’espace
  • établissement de plans précis
  • Analyse chimique
  • Vérification des hypothèses
  • Consignation des résultats

François Rever participe aussi à la direction des fouilles à Lillebonne où un imposant théâtre antique est révélé ainsi qu’une statue de bronze de près de 2 mètres de haut, aujourd’hui exposée au Louvre.

La fin d’un homme de conviction

Déprêtrisé en 1794, Rever refuse en 1802 de se réconcilier avec une église qu’il ne comprend plus et finit par être excommunié. Cela ne l’empêche pas d’être le personnage le plus admiré et honoré de Conteville et de siéger au conseil municipal en 1817. Malade, il continue néanmoins de publier le fruit de ses recherches et de partager son savoir avec l’Institut de France ou la Société des antiquaires de Normandie.
Le 12 novembre 1828, François Rever meurt à l’âge de 75 ans.

L’abbé Guéroult, qui avait repris la charge de vicaire à Conteville au décès de François Dumanoir et qui n’était guère en bons termes avec Rever, lui refuse l’extrême onction.

Le legs

à la lecture du testament, les Contevillais découvrent que Rever lègue à la commune l’ensemble de ses avoirs estimés à 30 000 frs, dont le presbytère, devenu aujourd’hui la mairie du village.

“J’offre ce legs en reconnaissance de l’affection qu’un très grand nombre d’habitants me témoignèrent tandis que j’étais en prison, des offres de services qu’ils me firent et du dévouement dont ils me donnèrent l’assurance, par le désir qu’ils avaient d’obtenir ma liberté. (...) Je supplie mes paroissiens de s’employer tous à empêcher qu’il s’élève dans la commune aucune affaire blessant l’honneur (...). être sous terre, quelle affreuse vision (...) tâchons au moins de rester un peu sur terre par le souvenir et le bien accompli.“

Revanchard, l’abbé Guéroult inhume Rever à la tombée de la nuit à travers un petit sentier menant à l’église, afin qu’il soit foulé aux pieds. Mais Rever sera finalement exhumé par des notables du village, enterré respectueusement et doté d’un monument funéraire digne de lui. Il repose désormais près de l’église, à côté de son cher ami Dumanoir, dont il avait signé l’épitaphe en latin.

XIXème - XXème SIECLE

Toutain le jour, Revel la nuit

Paul Toutain, contevillais aventurier

Paul Toutain voit le jour à Conteville le 22 septembre 1848, dans la maison que l’on nomme parfois le manoir du Douy. Il perd son père à l’âge de 5 ans et connaît alors des conditions de vie difficiles. Néanmoins, grâce à une bourse d’étude, il rentre au collège d’Honfleur, où il se révèle être un excellent élève. En 1866, il quitte sa Normandie pour intégrer l’école de Droit de Paris.

Mais en 1870, la guerre avec la Prusse éclate. Paul Toutain décide d’interrompre ses études et de se porter volontaire.

Une fois la paix revenue, Toutain retourne à ses études, tout en rêvant à une carrière d’écrivain. Il tient alors une chronique dans Paris Journal et se voit offrir par le patron du Journal des économistes un poste de journaliste. Toutain décline, préférant voir le monde. En 1873, il embarque donc pour New-York avec sa carte de presse du Paris Journal. De ce fait, ses déplacements outre Atlantique sont facilités : Chutes du Niagara, Indiana, Illinois... De ce voyage, Toutain tire un premier essai Un français en Amérique. Il enchaîne ensuite avec l’écosse, le Moyen-Orient, l’égypte, l’Inde, la Russie et publie à chaque fois le récit de ses voyages hors du commun pour l’époque.

Le notaire écrivain

En 1875, de retour en Europe, Toutain décide de se bâtir une carrière en Normandie. Après quelques années en tant qu’employé, il rachète une étude notariale à Rouen. Travailleur acharné, il devient très vite une figure de premier plan dans la profession et compte parmi les notables de la ville. En effet, fondateur de l’École de notariat de Rouen en 1893, il préside aussi la chambre des notaires du département entre 1902 et 1904. En parallèle, il est aussi nommé président de la Société normande de géographie.

Mais Paul Toutain a un autre visage, celui de Jean Revel, son nom d’écrivain. En effet, la nuit venue, il prend la plume et couche sur le papier romans, nouvelles et autres pièces de théâtre. Il évoque tout d’abord ses récits de voyage. Puis, il s’intéresse de près au terroir normand dans lequel il trouve une source d’inspiration permanente.

Comme son confrère normand, Guy de Maupassant, Revel se caractérise par sa vision proche de la réalité et cherche à décrire les faits tels qu’ils sont. Grâce à son pseudonyme, il est libre de livrer ses pensées sur toutes sortes de questions sociales, religieuses et philosophiques sans tenir compte des barrières que sa profession lui incite à respecter.

Des années durant, personne ne soupçonne qu’il puisse mener de front et avec talent, plusieurs carrières. Ne dormant que 4 heures par nuit, Toutain alias Revel trouve ainsi le temps de signer une trentaine d’œuvres, toutes saluées par la critique et largement relayées par la presse parisienne.

Mais son secret finit par être dévoilé, l’incitant à postuler à l’Académie française (sans succès) avant d’intégrer la Société des gens de lettres et de créer un prix littéraire destiné aux écrivains de province souvent négligés.

Le notaire de génie

Quand Mirbeau (écrivain, critique d’art et journaliste français) fait la connaissance de Revel en 1890, il s’enflamme aussitôt et confie à Mallarmé : “Ce notaire est un homme de génie, et un des plus profonds et hardis penseurs de ce temps. Il s’appelle Toutain et occupe la plus grosse étude à Rouen. Il a, sous le nom de Jean Revel, écrit d’admirables livres, décousus de forme, mais bouillonnants d’idées grandioses, de vues lointaines : une intelligence lumineuse et qui comprend tout. (...)“.

Décédé à Conteville en 1925, Toutain alias Revel repose au cimetière monumental de Rouen. Une rue porte son nom à Honfleur et à Rouen, ville qui possède également une statue à son effigie dans le square Verdrel.

Morts au champs d’honneur

Revel, témoin de l’absurde

En 1870, lorsque le conflit avec la Prusse éclate, Paul Toutain endosse l’uniforme, alors que sa qualité d’aîné orphelin lui aurait permis d’éviter d’avoir à affronter l’ennemi. Il participe et s’illustre à la bataille des Moulineaux-Château-Robert, mais manque de perdre un bras en raison du froid sibérien qui s’abat alors sur la Normandie.

De cette expérience, Paul Toutain alias Revel signe des essais poignants où il décrit les conditions de vie épouvantables des soldats. L’ouvrage Une exécution dépeint notamment l’absurdité militaire de l’époque.

Extrait de “Une exécution“, Jean Revel (1890)

L’adjudant qui va commander le feu, dit à ses hommes, tout bas : “Mon sabre levé, ajustez ; tirez quand je le baisserai, et visez bien, pour ne pas le faire souffrir : six à la tête, six au cœur“. Les voici à dix pas du condamné...
(...) “Grâce, grâce !“ crie-t-il, secoué d’une horreur subite. Mais le sabre levé de l’adjudant s’abaisse, violemment. Un multiple éclair jaillit et la détonation s’en va rouler sur les coteaux, comme un tonnerre. Foudroyé, percé de douze balles, le corps tombe en avant, un peu sur le côté gauche.
Par ordre, un sergent a rechargé son fusil, s’approche et tire, dans l’oreille droite, le coup de grâce, qui disloque le crâne.
(...)Et quand ils sont seuls, les exécuteurs restent encore un instant, au port d’armes, comme hébétés. Enfin, les voici qui mettent le corps du camarade, affreusement sanglant, maculé de neige et de boue dans une couverture. Ils prennent aux quatre coins le linceul étrange et s’en vont, au pas rythmé, portant cette civière - plus misère, plus lamentable qu’un corbillard d’hospice. Au bord de la fosse, ils ont déposé leur fardeau, ils le roulent, le poussent... “Plouf !“ Le cadavre tombe avec un bruit sourd, comme un grand paquet mou : loque de chair, flasque, vidée de ses énergies, vidée de son âme, cette chose fait l’effet d’un ballon crevé.
(...) “Y a pas à dire“, proclame un sergent, “c’est comme ça qu’on forme les armées“.

La grande guerre

En 1914, la guerre fait rage à nouveau. L’horreur se distingue dans ce conflit sans précédent avec l’apparition de nouvelles armes : bombardiers, blindés, mitrailleuses, armes chimiques... faisant d’incalculables victimes.
Au lendemain de la Grande Guerre, Conteville, comme la plupart des villages français, pleure ses morts et déplore d’innombrables blessés et mutilés. De nombreuses familles sont touchées par la perte d’un fils, d’un père ou d’un frère. En 1922, la commune érige un monument qui garde gravé dans sa pierre les noms des 36 Contevillais tombés au champ d’honneur, dont celui du plus jeune fils de Paul Toutain, gazé dans les tranchées. En 1945, trois autres noms viendront compléter ce triste bilan.

Conteville n’échappe pas à la dure réalité qui frappe le reste du pays. En effet, au-delà des disparus, 30 % de la population active masculine revient avec des blessures très lourdes.

Ainsi, de nombreux jeunes hommes n’auront jamais d’enfants. Après la Grande Guerre, la population du village passe alors de 543 à 421 habitants, puis à 384 à la veille de la Seconde Guerre mondiale.

En France, le bilan humain de la Première Guerre mondiale s’élève à 1,45 million de morts et de disparus et 1,9 million de blessés lourds pour la plupart (obus, tympans, gaz toxiques). Cette saignée s’est accompagnée à Conteville d’un déficit des naissances considérable. Le village mettra plus de 50 ans pour récupérer son niveau de population d’avant la Grande Guerre.

Conteville et la brigade piron

Août 1944, la brigade Piron et la bataille de Normandie

Les origines de la brigade Piron (du nom de son commandant, le colonel Jean-Baptiste Piron) se trouvent dès 1940, parmi les milliers de rescapés belges de la bataille de Dunkerque. Parvenus à se réfugier en Grande-Bretagne, ils rejoignent alors le gouvernement belge d’Hubert Pierlot en exil à Londres. Peu à peu, outre Manche, les forces belges s’organisent et les premières unités sont créées.  Incorporée à la 1ère armée canadienne, la brigade d’infanterie Piron comprend alors trois compagnies de fusiliers et est équipée d’armes et de matériels britanniques.

Le 8 août 1944, le groupement belge, divisé en trois unités, débarque à Arromanches et à Courseulles. Le colonel Piron et sa brigade passent aussitôt à l’attaque et libèrent de nombreuses villes normandes en compagnie des troupes britanniques et néerlandaises : Franceville, Dives-sur-Mer, Cabourg, Houlgate, Villers-sur-Mer, Deauville, Trouville-sur-Mer, Honfleur... sans oublier Conteville bien-sûr.

Durant la campagne de Normandie, du 8 août au 2 septembre 1944, la brigade Piron subit des pertes :

  • 28 hommes ont été tués au combat
  • 65 blessés graves ont été évacués vers l’Angleterre
  • 22 blessés légers. Soignés, ils ont rejoint l’unité dans les semaines qui suivirent.    
Jean-Baptiste Piron fut le seul colonel belge présent pendant les combats de la libération. Il dira de sa brigade : “Tout en roulant, mes pensées se concentraient sur ces 4 semaines de combats. Notre bilan ne me semblait point trop mauvais. Mes soldats s’étaient battus valeureusement. Nous n’avions pas subi de lourdes pertes. Nos quelques 2 500 hommes avaient libéré la côte normande de l’Orne à la Seine. M. Pierlot, à Londres, devait être content de nous. Nous pouvions porter nos couleurs belges avec fierté“.

Le sacrifice de francis mouchet

Francis Mouchet est né le 27 septembre 1924 à Bruxelles. Lors de l’invasion allemande, c’est un brillant étudiant en civilisation grecque et latine à l’Université de Bruxelles.

En janvier 1943, à l’âge de 18 ans, il est envoyé dans un camp de travail en Norvège. Fin février, il réussit à s’évader avec trois compagnons et à rejoindre la Suède dans la neige et le froid. Il retrouve ensuite les forces belges à Londres et le 8 août 1944, il débarque à Courseulles-sur-Mer avec le Colonel Piron.

Le 26 août, à Foulbec, les allemands font sauter le pont des Vignettes sur la Risle et se tiennent en embuscade avec de terribles canons de 88 mm. Pris sous le feu violent de l’ennemi, les hommes de Piron sont stoppés dans leur progression et beaucoup sont blessés. C’est alors que Francis Mouchet fait preuve d’un courage exemplaire. Bien qu’étant un des plus jeunes du peloton, il n’hésite pas à secourir ses camarades. Mais, en ramenant son troisième blessé, il est mortellement touché. Il avait 19 ans.

Francis Mouchet est le 28ème et dernier soldat de la Brigade Piron à mourir en France. Sa dépouille est ramenée à Conteville, libérée peu de temps avant et où les troupes alliées ont installé une base sanitaire. Les habitants, choqués, inhument Francis Mouchet au cimetière de Conteville. Pour son sacrifice héroïque, le général de Gaulle lui remet à titre posthume la croix de guerre française avec étoile de vermeil.

En 2014, à l’occasion du 70ème anniversaire de sa libération, le village de Conteville, éternellement reconnaissant, baptise son école du nom de “Francis Mouchet“.

 

Sources :
Fonds documentaire sur Conteville (Samuel Grente, Daniel Lebreton et commune de Conteville)
Guillaume le Conquérant (David Bates - Flammarion 2019)
Annale de Normandie - Notes sur l’aristocratie normande (David Bates)
La fondation et les débuts de l’abbaye Notre-Dame de Grestain - Contexte, acteurs et vie monastique (Véronique Gazeau 2011)
Grestain (David Bates et Véronique Gazeau)
De la voie navigable aux sites portuaires en basse vallée de Seine : maîtrise et gestion des accès - Antiquité-époque moderne (Jimmy Mouchard)
Projet collectif de recherches sur les fortifications de terre de Haute-Normandie - Conteville (Sébastien Lefèvre et Jimmy Mouchard - 2009)
Essai historique, archéologique et statistique sur l’arrondissement de Pont-Audemer - Eure (A. Canel - 1833)
Dictionnaire topographique, statistique et historique du département de l’Eure (LL Gadebled - 1840)
Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l’Eure (M. Charpillon - 1879)
Une exécution (Jean Revel - 1890)
Annales de Bretagne - Tome 37 François Rever (Léon Dubreuil 1925)
François Rever, Un honnête homme en Révolution (Pierre Petit avec la collaboration de Joël Delaine)
La coutume de Conteville (Marquis de Saint-Pierre)
Dossier de presse 2018 du Musée de La Tapisserie de Bayeux
Bases INSEE
geneanet.org - universalis.fr - wikipedia.org - abbaye-de-grestain.fr - wikiwand.com - mirbeau.asso.fr - brigade-piron.be
Conteville, 1000 ans d'histoire au cœur de la Normandie